Information et Prévention

Un kinésithérapeute offrant des conseils à travers une représentation holographique du corps humain, symbolisant l'importance de la préparation et des soins pour une sexualité anale saine et sans risque.

Paroles de kiné

Entretien sur l’anatomie avec

M. Jean-Claude Maïchy,

Masseur-Kinésithérapeute

Représentation anatomique du bassin avec le coccyx en surbrillance rouge, mettant en évidence les structures clés pour une sexualité anale sans douleur, expliquée par un kiné.

1 ) La Fistinière :
J’ai vu que le nerf honteux est très important pour le fonctionnement du plancher pelvien, tu peux m’en dire plus ?

Jean-Claude

Le nerf honteux est un nerf interne qui ne se muscle pas c’est comme du courant électrique qui va envoyer un influx sur les muscles. Au niveau des muscles il y a deux couches de muscles, des muscles lisses, qui sont le sphincter lisse, qui n’ont pas besoin de commande cérébrale et qui se gèrent automatiquement tout seuls.

Le sphincter anal et vésical, ils travaillent ensemble. Ils sont en principe fermés. Tout le temps fermés, qui réagissent par des sollicitations physiologiques, notamment par exemple quand tu as peur, une grande peur, le mec il pisse, « j’ai fait dans son froc », c’est une réaction qui a sollicité le sphincter, boum dessus ! ça c’est le sphincter sans commande volontaire.

La commande volontaire va toucher que les muscles striés, comme les muscles des bras, des cuisses, etc. On commande, on les bouge. ET c’est nous qui commandons l’ouverture.

Donc, dans la pratique (du fist-fucking), quelque part on dit « il faut te relâcher, il faut te détendre.  C’est toi qui vas te préparer pour te détendre. Sinon tu vas te serrer à mort et ça va faire mal.  Donc elle est là la commande, la commande est « se relâcher » et relâcher c’est ouvrir, C’est un muscle strié.  Il y double sphincter, un sphincter lisse et par-dessus un sphincter strié. Double couche.

Donc, c’est là où ce fameux nerf, il y en a un seul, va commencer les deux orifices, anal et vésical. Quand on se relâche on le fait pour les deux sphincters.

2 ) LF - Et alors, pour muscler cette zone pelvienne, comment on fait ?

JC – Il y a qu’une seule manière de muscler, puisqu’avec notre position « debout » ce qui peut avoir c’est des fuites, donc ça ne peut que s’ouvrir, donc il faut muscler. Donc quand on contrôle, on contrôle où pour le relâcher ? Pour pas qu’il se contracte, ou alors pour le serrer, ce qu’il faut faire c’est le serrer à mort, c’est apprendre à bien contracter ce muscle et pas uniquement légèrement.

CE qui peut y avoir, ça se vend dans le commerce de pus en plus, ce sont des appareils avec une petite sonde anale, un peu comme un crayon, il ne faut pas que ce soit plus gros. Ca oblige à la personne, si elle a le sphincter détendu, à serrer autour du crayon. Si la personne arrive à bien choper le crayon c’est qu’elle a un bon sphincter. Si tu lui mets un gros cigare et qui serre, ça ne sert à rien, car il n’aura pas la force de serrer encore plus fi. Il faut vraiment travailler avec un petit diamètre. Rien à voir avec la pratique (le FF) quelque part, là au contraire, si tu arrives a serrer quelque chose de petit mieux c’est.

3 ) LF – Donc l’idéal est de faire ces exercices de musculation, pour entretenir la tonicité des sphincters.

JC – Voilà !  Maintenant on commence à voir des appareils avec des petites diodes par exemple quand on serre, parce qu’il y a deux actions, soit on prend un appareil qui va solliciter le muscle strié pour le renforcer, c’est un peu comme les appareils d’électro avec des électrodes que l’on met sur  les muscles pour tendre les muscle, c’est la même chose avec la sonde anale, une sonde cigare qui a la forme d’un crayon, avec deux petites baguettes métalliques, qui va exciter, solliciter ce sphincter musculaire, pour le renforcer, le rendre plus court, moins relâché.

4 ) LF- Donc des contractions comme pour la musculation des bras ?

JC – C’est ça ! ça fait des contractions, ça pique. Il faut d’ailleurs l’enfoncer suffisamment, sinon ça va solliciter les muqueuses et sur les muqueuses ça fait mal. Il faut toucher la partie profonde qui est à environ deux centimètres en profondeur.

Il y a des appareils qui vont solliciter et qui aussi vont faire un biofeedback, donc cette fois-ci, c’est la personne qui sert son anus et elle voit sur l’écran ou sur des diodes, la force qu’elle exerce. Sur l’écran de l’appareil quand elle contracte l’anus, elle verra une courbe monter selon la force recrutée sur le sphincter. Sur les diodes elle verra les diodes s’allumer successivement.

5 ) LF- Et alors si on n’a pas l’appareil, est-ce que l’on peut le faire naturellement ?

En général pour ceux qui ont un relâchement sphinctérien, se retrouvent chez le médecin et le médecin ordonne des séances de kiné. Ou il vient comme les mecs qui n’ont plus de prostate pour qui il faut rééduquer le sphincter, ils viennent avec une rééducation sphinctérienne, c’est le même principe, et s’ile ne peuvent pas avoir chez eux, ils vont l’avoir chez le kiné qui fait ça, tous les kinés ne le font pas, pas beaucoup, la preuve, moi dans le coin je suis le seul à faire ça.

 

Et donc il va avoir une rééducation du sphincter. Solliciter d’abord les muscles pour le raccourcir et resserrer les fibres et ensuite le maîtriser. En général les hommes maîtrisent assez vite le sphincter, savent bien le travailler. Les femmes ont plus de difficultés, elles ont une sensation un peu floue et ne savent plus où le travailler. C’est important aussi de bien savoir om contracter, de ne pas serrer les fesses.

Illustration humoristique d'une paire de fesses musclées levant des poids pour représenter l'importance de renforcer le périnée et les sphincters.

6 ) LF - Je cru comprendre que pour trouver le muscle il faut serrer comme si on avait envie de retenir les gazes ou l’envie de pisser.

Oui c’est ça, il faut retenir une envie de pisser ou de péter pour travailler ce sphincter, parce que en fait il sert à ça quand on contracte fortement. Serrer les fesses est un muscle antagoniste, c’est à dire l’opposé, c’est un muscle superficiel, ce n’est pas un muscle profond qui va être commandé par un muscle superficiel qui est commandé par autre nerf, c’est d’autres nerfs, le nerf du sciatique entre autres et du crurale, qui vont contracter les fesses, ce n’est pas le sciatique qui s’occupe du périne, ce sont des nerfs différents, c’est comme si tu allumais la lumière de la salle à manger pour allumer la lumière de la cuisine.

7 ) LF - - Tout ça ce sont des exercices utilisés pour de personnes qui ont été opérées ou qui présentent des problèmes de sphincter relâché, mais en temps normal Pour les pratiquants du Fist-Fucking y a-t-il des exercices en prévention, en faisant des contraction et relâchements, par exemple.

Oui, sur votre pratique c’est quand même hard, alors ça reste un anneau qui est assez élastique, il faut qu’il reprenne sa forme, et effectivement oui il faudrait faire de la kiné, je veux dire une auto-rééducation constante. Après, Quand vous avez passé une soirée mouvementée, je ne sais pas moi, un week-end bien torride, il y a intérêt déjà à calmer le jeu quelques jours, il faudrait au moins 48 heures parce qu’n en fait malgré tout vous faites des échauffements, les tissus sont échauffés, sont meurtris il y a des microdéchirures, donc il faut que ça cicatrise.

Une cicatrisation tissulaire dans le corps humain c’est un mois et demi. Alors si tu t’arrêtes 48 heures ce n’est rien. Un mois et demi on considère que le muscle est complètement déchiré, donc quand il s’agît de microfibres il faut compter quelques semaines.  Si le mec à la fin d’une pratique a des douleurs, il faut qu’il se mette au vert pendant trois semaines, au minimum, s’il veut réparer et récupérer tout ad integrum, sinon il va avoir des séquelles, et au fur et à mesure de sa pratique il va se retrouver avec de pépins. Il faut ménager un peu sa monture si on veut chevaucher loin. Voilà !

Poing fermé, symbole du travail musculaire pour le serrage des sphincters dans le cadre de la rééducation du périnée.

8 ) LF - Quand tu dis l’auto-rééducation ça veut dire serrer…

Oui, auto-rééducation ça va être à chaque fois que tu vas pisser, tu vas serrer, mais tu vas serrer à mort. Là le but du jeu ça va être d’arrêter le flux urinaire mais pas en dix secondes, il faut l’arrêter rapidement, donc petit à petit, à force de l’aller pisser, on dit tiens, j’ai réussi à arrêter mon jet, ce n’est pas mal… après on va dire j’ai réussi à l’arrêter vite fait, j’ai réussi à l’arrêter deux fois en pissant, trois fois… bon, on ne va pas faire que ça, sinon après on va faire un retour urinaire et on peut se faire une infection urinaire, donc il ne faut pas le faire tout le temps, mais comme ça, tous les jours un petit peu pour voir si tout va bien, si tout fonctionne bien.

Après, il y a un autre exercice aussi, quand on veut plus au niveau anal, il faut travailler longtemps. La miion ce n’est qu’un contrôle, quand in veut travailler la force, par exemple si tu es en voiture, tu fais un parcours sur une route, à chaque fois que tu vois la bande kilométrique, tu te dis que pendant tout le temps, jusqu’à la suivante, pendant un kilomètre, qui va se faire en quelques dizaines de  secondes, à peu près vingt ou trente secondes selon la vitesse, il faut serrer l’anus, serrer tout le temps, ce n’est pas facile, au bout de cinq secondes on a envie de relâcher, il faut retenir se reconcentrer, retenir, retenir. C’est un bon exercice, serrer, serrer à mort…

9) LF- On a serré pendant un kilomètre (une bande blanche) sans relâcher, combien de temps on relâche.

JC- Eh bien, « un kilomètre je contracte, un kilomètre je relâche ». C’est rigolo. Tu le fais dix fois, tu as fait vingt bornes. Dix fois c’est pas mal, c’est épuisant.

10) LF - On peut aussi le faire chez soi, assis, couché ?

JC- Oui, aussi. Avec le smartphone tu mets le chrono genre dix secondes – dix secondes, vingt secondes – vingt secondes…

11) LF - Donc techniquement…

JC – La technique pour muscler c’est tant de temps de travail égale de temps de repos ! Si la personne a du mal, elle peut faire cinq secondes elle contracte fort, cinq secondes elle relâche. Si c’est vraiment pénible, elle fait double temps de repos, si c’est vraiment faible.

12) LF - Et pour les femmes c’est pareil, la rééducation.

Pour les femmes il y a un bémol. Les femmes ont une sensibilité un petit peu différente et anatomiquement elles ne sont pareil, il y a une petite différence par rapport au niveau du fibre. Nous le muscle est vraiment circulaire alors que les femmes, on va dire, que c’est triangulaire. Il y a un muscle principal comme nous, mais il y a des piliers secondaires que nous n’avons pas. Elles en ont parce qu’il ne faut pas oublier qu’elles ont des gamins, et donc elles ont des sollicitations encore plus importantes que l’homme, même si ce n’est pas les mêmes enveloppes, les mêmes endroits, ça vient appuyer, ça vient pousser, ça vient torturer un petit peu le sphincter et donc du coup il faut des sphincters costauds elle n’ont pas de verge, et ont une urètre qui ne fait que quatre centimètres par rapport à nous, donc du coup plus de difficultés pour elles de tenir.

13) LF - Avec l’appareil électrique ou manuel, on peut le faire dans n’importe quelle position ?

JC – Non, en général ça se fait couché sur le côté, parce que quand on a un truc dans le cul ce n’est pas agréable si tu es couché dessus, tu risques de le rentrer trop profondément et ça risque de ne pas fonctionner. Il ne faut pas l’insérer trop profondément, parce que ça va être dans l’ampoule rectale et ça va être désagréable et sur les muqueuses c’est n’est pas top. Il faut être pile poile sur le sphincter, donc le mieux c’est d’être couché sur le côté.

14) LF - - C’est très important ce que tu dis car on en parle souvent du périnée et des sphincters entant que zone érogène, de leur sensibilité, les sensations, de leur rôle anatomique, mais très peu des soins que l’on peut leur prodiguer pour les maintenir en forme.

JC – Oui. Il faut tout le temps les muscler, tout le temps. Déjà en vieillissant, sans faire des pratiques, il se relâche, il se détend, parce qu’après cinquante ans, le muscle strié quel qu’il soit, perd se propriétés physiques, donc à l’andropause, il y a un relâchement, un relâchement physiologique que l’on ne peut pas éviter. C’est moins solide qu’avant et avec les pratiques ne vont pas arranger les choses, il faut redoubler d’effort pour l’entretenir.

Le sphincter est habitué à pousser, s’ouvrir et évacuer. Avec la pratique on le rempli, on le prend à contre sens, donc on le stresse encore plus. C’est ça aussi qui contraire le sphincter et bousille les fibres cvar ça ne va pas dans le bon sens.

17. Quels sont les dangers du slam ?

Ils sont nombreux. Comme les accidents cardiaques, les troubles psychiatriques aiguës, les infections, au premier desquelles, le virus de l’hépatite C.

Le principal danger est d’installer une dépendance double à la fois pharmacologique au produit injecté mais aussi à la sexualité compulsive qu’il provoque.

18. Un produit change-t-il de dangerosité selon la façon d'être consommé, par exemple : slam, sniff, plug-in, ingestion par voie orale ?

Oui la dangerosité des produits est dépendante de la dose et de la rapidité d’action.

19. L'application d'un plug-in (injection dans l'ampoule rectale d'un produit psychoactif, dilué dans de l'eau, à l'aide d'une seringue sans aiguille) est-elle dangereuse ?

Sans doute moins que le slam mais tout dépend de la quantité et la fréquence avec laquelle on utilise ce procédé. 

Enfin l’effet corrosif de certaines cathinones (3MMC, Méphédrone) fragilisent la paroi rectale et augmenterait le risque de contamination par le VCH lors de la pratique du Fist-Fucking.

20. Manger contribue-t-il à prévenir les effets nocifs des drogues récréatives ?

Ne pas manger, et ne pas boire exposent à une déshydratation et augmente l’effet de fatigue provoqué par les drogues.