Information et Prévention

Illustration d'une ville futuriste avec des gratte-ciels en forme de préservatifs géants, des affiches lumineuses promouvant la santé sexuelle, la protection et la prévention.
Un homme jeune, souriant, serre chaleureusement la main d'un professionnel de la santé, avec des médecins en arrière-plan. Des flacons de médicaments portant l'étiquette "Addiction" sont disposés sur la table avec une grande feuille marquée "THANK YOU".

Remerciements

La Fistinière remercie chaleureusement les professionnels de santé, Dr Philippe BATEL, Psychiatre-Addictologue, et M. Jean-Claude MAÏCHY, Masseur-Kinésithérapeute,  qui ont eu la gentillesse d’appuyer ce site internet.

Grâce à leurs réponses, ils nous donnent la possibilité d’avoir un avis médical éclairé, pour une pratique de nos jeux préférés plus sûre.

Grâce à leur démarche, le milieu médical et notre univers sexuel se rapprochent.

Paroles d'addictologue

Questionnaire sur les drogues et l’alcool soumit au Dr. P. Batel

Une silhouette de tête humaine, composée d'objets liés à l'addiction, tels que des seringues, des médicaments, de l'alcool et des feuilles de cannabis. Un mécanisme à remonter situé à l'arrière de la tête illustre la notion de dépendance mécanique et du besoin constant de substances.

1. C'est quoi une drogue ?

Une drogue désigne généralement un produit psychoactif ou un comportement qui peut engendrer une dépendance.

2. L'alcool est-il considéré comme une drogue ?

Oui clairement et il est considéré par les addictologues comme la plus dangereuse.

3. L'effet des drogues récréatives et de l'alcool dépend-il de la qualité du produit mais aussi du tempérament de la personne ?

L’effet d’une drogue prise à visée récréative dépend d’un grand nombre de facteurs. Certains sont liés bien évidement au produit et aux effets pharmacologiques de celui-ci qui se modifient selon le dosage.  Par exemple, l’alcool est à faible dose désinhibiteur, est un excitateur, alors qu’il est à haute dose, un sédatif.

Mais l’effet d’un produit psychoactif dépend considérablement du sujet qui va le consommer, de son humeur, son nouveau d’anxiété, l’environnement et l’occasion de la prise.

Enfin, « les effets attendus » du produit par le consommateur jouent un rôle subjectif majeur.

4. C'est quoi le ChemSex ?

Le terme vient de la contraction entre deux mots anglais Chemical et Sex ; il désigne de manière générale l’utilisation de drogues psychoactives dans un contexte sexuel ; Les anglais ne sélectionnent que trois drogues pour désigner le ChemSex : Le Cristal, Le GHB et les Cathinones.

5. Dans la pratique de la saxualité anale, ces produits ont-ils une action directe sur les sphincters et l'intestin, ou s'agit-il d'un effet purement psychologique ?

Ces produits n’ont aucune activité directe sur le tube digestif ni les sphincters. Ils provoquent généralement un plaisir intense favorisé par une désinhibition un lâcher prise

6. Dans l'utilisation de drogues récréatives pour les jeux sexuels, à quel moment peut-on parler d'addiction ?

Plusieurs situations doivent donner l’alerte :

La nécessité au fil du temps d’augmenter les doses pour obtenir le même effet.

La diminution progressive de l’effet à des doses constantes.

La poursuite de cette utilisation alors que des dommages physiques, psychologiques, moraux, ou juridiques sont survenus en lien avec cette utilisation.

Lorsque l’utilisation de ces drogues dépasse le temps ou la quantité que l’on avait prévu.

Lorsqu’on devient incapable d’imaginer d’accéder à une sexualité satisfaisante sans en consommer.

Enfin quand les produits semblent dégrader le plaisir sexuel, l’appauvrissent au lieu de l’enrichir ou si la prise de produit se substitue à la sexualité.

Image illustrant l'interaction entre l'alcool, les drogues et les traitements antirétroviraux. On y voit des bouteilles d'alcool, des pilules, des seringues et une balance de justice symbolisant les risques pour la santé.

Alcool + Drogues = Interférences avec les traitements rétroviraux

7. Quel danger y a-t-il à la consommation de produits psychotropes ou de l'alcool pour une personne sous traitement contre l'anxiété, la dépression, la bipolarité ou avec d'autres traitements psychiatriques ?

D’abord certains produits psychotropes peuvent causer des manifestations anxieuses ou dépressives ou psychotiques à la montée ou à la descente.  Ensuite ils peuvent interférer avec les antidépresseurs et les anxiolytiques.

Mais l’effet d’un produit psychoactif dépend considérablement du sujet qui va le consommer, de son humeur, son nouveau d’anxiété, l’environnement et l’occasion de la prise.

Enfin, « les effets attendus » du produit par le consommateur jouent un rôle subjectif majeur.

8. Quels dangers y a-t-il à consommer des produits psychotropes sous traitement pour le cœur ?

L’utilisation des psychostimulants peut contribuer à des troubles cardio-vasculaires comme un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral. Surtout dans la forme injectée (slam)

9. Quel danger avec d'autres traitements ?

On a observé des interférences avec des traitements antirétroviraux contre le VIH ou le VHC.

VIH = Virus de l’immunodéficience Humaine provoquant le SIDA (Syndrome de l’Immunodéficience Acquise) / VHC = Virus de l’Hépatite C

 

Illustration représentant des profils de visages dédoublés, symbolisant la dualité et les effets incertains des substances psychotropes. Une déchirure centrale suggère la fragilité de l'équilibre.

10. Comment savoir si une molécule composant un produit psychotrope est incompatible avec la personne qui le consomme ?

C’est souvent, que l’expérience, qui peut déterminer cette incompatibilité.

11. Quel mélange de molécules est à éviter ?

La consigne générale est de limiter au maximum le nombre de produits que l’on peut prendre en une soirée. Il est particulièrement conseillé d’éviter de prendre deux psychostimulants ou deux sédatifs de familles différentes en même temps.

12. Quel danger y-a-t-il à mélanger des produits psychoactifs avec de l'alcool ?

Exacerber les effets les effets des produits psychotropes ou créer des comas particulièrement dangereux en prenant un psychoactif sédatif comme le GHB.

13. De quelle façon peut-on maîtriser la consommation de ces produits ?

Le contrôle des produits psychi-actifs utilisés dans un contexte sexuel nécessite, globalement, d’essayer de remettre les produits à leur place : des simples boosters intermittents d’une sexualité qui n’en a pas forcément besoin.

Ainsi, il faut alterner les plans sans produits, sélectionner des partenaires qui n’en consomment pas. Se donner une limite horaire à une session sexuelle.

Eviter de prendre deux psychostimulants 

ou deux sédatifs de familles différentes 

en même temps !

  1. Quels sont les signes d’une addiction sexuelle ?

La meilleure évaluation est de remplir le questionnaire CARNES 

15. En quoi l'addiction sexuelle est-elle nocive ?

Elle expose à des dommages physiques notamment des contaminations aux IST, à la dépression, à un effondrement de l’image de sol et surtout à une insatisfaction sexuelle

Un homme nu, symboliquement enfermé dans une cage faite de chaînes et de symboles sexuels, entouré d'icônes de réseaux sociaux, représentant l'addiction à la sexualité dans toutes ses formes, amplifiée par le numérique.
Seringue posée à côté de poudre blanche et d'une cuillère, symbolisant les risques liés au slam, une pratique dangereuse d'injection de drogues.

16. Un premier slam est-il addictif ?

Il peut. C’est une raison pour laquelle il est raisonnable de s’empêcher d’initier un partenaire qui n’a jamais slamé.

17. Quels sont les dangers du slam ?

Ils sont nombreux. Comme les accidents cardiaques, les troubles psychiatriques aiguës, les infections, au premier desquelles, le virus de l’hépatite C.

Le principal danger est d’installer une dépendance double à la fois pharmacologique au produit injecté mais aussi à la sexualité compulsive qu’il provoque.

18. Un produit change-t-il de dangerosité selon la façon d'être consommé, par exemple : slam, sniff, plug-in, ingestion par voie orale ?

Oui la dangerosité des produits est dépendante de la dose et de la rapidité d’action.

19. L'application d'un plug-in (injection dans l'ampoule rectale d'un produit psychoactif, dilué dans de l'eau, à l'aide d'une seringue sans aiguille) est-elle dangereuse ?

Sans doute moins que le slam mais tout dépend de la quantité et la fréquence avec laquelle on utilise ce procédé. 

Enfin l’effet corrosif de certaines cathinones (3MMC, Méphédrone) fragilisent la paroi rectale et augmenterait le risque de contamination par le VCH lors de la pratique du Fist-Fucking.

20. Manger contribue-t-il à prévenir les effets nocifs des drogues récréatives ?

Ne pas manger, et ne pas boire exposent à une déshydratation et augmente l’effet de fatigue provoqué par les drogues.